Mohy
Gerstmans
Liégeois
Trio

Pour ce deuxième album, Pascal Mohy a choisi de revenir à la formule piano/guitare/contrebasse, celle qui avait révélé Art Tatum, Nat King Cole ou Oscar Peterson à leurs débuts. On le sait, l’absence de batterie rend l’exercice périlleux : non seulement elle prive la musique de repères qu’on croit (à tort) indispensables à l’émergence du swing, mais en outre, il s’agit de trouver un terrain d’entente, une zone de dialogue (rythmique, harmonique, mélodique) entre le piano et la guitare. Pas de souci de ce côté, Pascal ayant fait appel à deux de ses plus fidèles partenaires (trois si on compte le travail de prise de son et de mixage d’Alexandre Tripodi, exemplaire en termes de chaleur et de proximité). Avec le recul, on mesure mieux aujourd’hui l’originalité de ce noyau d’inséparables mousquetaires. Originalité qui pourrait paraître paradoxale en ce qu’elle a pour fondement une curiosité insatiable pour une musique née au milieu du siècle dernier. Mais qui, dans le même temps, est une musique ouverte et sans âge. Quant à cette formule de trio, Pascal, Quentin et Sam ont eu tout loisir de la tester, de la peaufiner, de la développer, de se l’approprier, notamment lors des Slow Sessions du jeudi à l’An Vert (Liège) où, avec ou sans guests, ils revisitaient avec la boulimie des premiers jours, quelques-uns de leurs albums cultes (Miles, Monk, Wes, Cannonball..), réinventés pour l’occasion face à un public de plus en plus demandeur.

Dès les premières notes de Wet Sun (un disque qui commence par une ballade, c’est déjà un cadeau), on sent vibrer la complémentarité, l’empathie, l’amitié qui unit les trois musiciens. On pense au travail de Bill Evans avec Jim Hall évidemment mais on entend surtout trois voix d’où émergent un son collectif original autant que des improvisations brûlantes et joliment swinguantes. Ce disque, contrairement aux sessions live habituelles, ne comprend que des compositions de Pascal Mohy (à l’exception de Gioia signée par Quentin Liégeois) mais il s’inscrit néanmoins et radicalement dans le prolongement du travail antérieur.

Car si, demain, ces titres (les ballades comme les tempos rapides – Saké et Soka par exemple) passaient régulièrement en radio (on peut rêver), ils deviendraient aussitôt des standards – et c’est le plus beau compliment qu’on puisse faire à ces musiciens d’exception. JPS

Les Artistes

Né à Liège en 1980, Pascal Mohy hume d’abord le langage classique avant de respirer celui
du jazz, avec Benoît Sourisse d’abord et Eric Legnini ensuite au conservatoire de Bruxelles.
Il y rencontre d’autres étudiants qui, comme lui, sont passionnés de jazz bop. Il créent ainsi leur
premier quartet avec Quentin Liégeois à la guitare, Max Silvapulle à la batterie, Marc Demuth
et puis Sam Gerstmans à la contrebasse.
En 2007, il enregistre ses deux premiers disques en tant que sideman pour Mélanie de Biasio
(A stomach is burning) ainsi qu’Après un rêve. On le récompense du Django D’Or des jeunes
talents la même année.
Il enregistre avec son propre trio en 2008 (Automne 08 paru chez Igloo) avec Sal la Rocca à la
contrebasse et Joost van Schaick à la batterie.
On le voit dorénavant s’épanouir au sein de différents groupes. Il enregistre notamment entre
autres pour Greg Houben et Pierrick Pedron, Steve Houben, Sal la Rocca, Maxime Blésin, Mélanie
de Biasio, Manu Hermia avec lesquels il tourne en Belgique, en France mais aussi au Japon,
au Vietnam, au Canada, en Ukraine, au Royaume-Uni, au Chili, etc.
Il se produit également avec des musiciens tels que Pascal Paulus, Dre Pallemaerts, Antoine
Pierre, Ben sluijs, Stéphane Belmondo, Peter King…

Issu d’une famille de musiciens, il commence la musique très jeune. Arrivé à sa majorité,
il joue du violon, de la trompette, de la basse électrique, un peu de guitare et un peu de piano.
Il a déjà joué Bach, Mozart, Schubert, Shostakovich, The Beatles, Jimi Hendrix…
Là, il découvre le jazz et son choix se tourne vers la basse électrique. Il s’inscrit au jazz studio
pendant un an puis rentre au Conservatoire Royal de Bruxelles pour trois ans où il suit les cours
de Michel Hatzigeorgiou.
Durant ses études, il commence la contrebasse dans la pièce « Le Maître et Marguerite» au
Théâtre des Martyrs à Bruxelles et l’intègre dans son cursus au conservatoire pour deux ans
supplémentaires dans la classe de Jean-Louis Rassinfosse.

 

Sam est un passionné de musique sous toutes ses coutures, sous toutes ses formes. Cela fait aujourd’hui
20 ans qu’il accompagne diverses formes musicales : jazz, musique du monde, pop…
Il a aussi enregistré une trentaine d’albums.
Il a également croisé quelques grands noms tels que Philip Catherine, Steve Houben, Rick Margitza,
Déborah Brown, Soledad…
La musique l’emmène aussi à travers le monde et il se produit au Vietnam, en Chine, au Sénégal,
au Maroc, au Brésil, en Colombie, au Canada, en France, en Finlande…
Depuis 2017, il enseigne la contrebasse au Conservatoire Royal de Bruxelles et est en charge
d’un ensemble jazz à l’académie communale de Hannut.
Ses groupes actuels sont Jean-Paul Estiévenart Trio (+1), Les Violons de Bruxelles, Mohy/Liégeois/
Gerstmans Trio, Lorenzo Di Maio Trio, Jazz For Kids et Love Songs avec Manu Hermia et
Pascal Mohy, Lester’s Blues, Nina New Dawn (hommage à Nina Simone), Michel Herr, Fabrice
Alleman, Frank Vaganée trio (avec Teun Verbruggen)…

Quentin découvre enfant la musique en suivant les cours de guitare classique. Il écoute
beaucoup de disques, tous les styles musicaux l’intéressent mais quand le jazz s’invite au programme,
il prend rapidement toute la place.
Il part à Bruxelles étudier la musique et commence à travailler comme guitariste, notamment
au Sounds Jazz Club où il joue régulièrement. C’est là qu’il est repéré par Philip Catherine pour
intégrer son trio acoustique.
Les projets s’enchaînent avec les musiciens de sa génération (Christophe Astolfi, Greg Houben,
Tcha Limberger, Chrystel Wautier) et il a aussi la chance d’être invité par ceux qu’il a écoutés
(Toots Thielemans, Steve Houben, Jean-Louis Rassinfosse…) à partager la scène.
En 2009, il est consacré Django d’or dans la catégorie jeunes talents. Cette reconnaissance lui
permet d’être sélectionné par la RTBF pour participer au European jazz Orchestra, un big band
qui va tourner dans toute l’Europe.
En parallèle, il commence à travailler comme professeur via les workshops organisés par l’association
des Lundis d’Hortense.
Depuis une vingtaine d’années, il est très actif sur la scène belge et européenne, comme accompagnateur
et soliste. Il enseigne également la guitare et le jazz.